L'avocat de la terreur / Barbet Schroeder .- Wilde side vidéo, 2007 (DVD) .- 131 mn (film)

Théme : Jacques Vergés
               Le rôle de l'avocat
               Histoire du terrorisme contemporain

Proposition indice Dewey : 303.6
Mot matière : Avocat
                        Terrorisme
                        Verges, Jacques
Public : Adulte

La première séquence qui sert de prologue au documentaire est emblématique de l’intention du réalisateur et du parcours de Jacques Vergès.

En voyant  l’avocat relativiser le génocide cambodgien et prendre la défense du régime de Pol Pot la question vient immédiatement à l’esprit. Défendre la barbarie est ce la justifier? Défendre des terroristes est ce justifier le terrorisme? La fin justifie t'elle les moyens ?

Car Vergés se fera tout au long de sa carrière le défenseur des terroristes, de Djamila la poseuse de bombe algérienne qui deviendra sa femme et de nombreux fedayns palestiniens. Voir des tortionnaires puisqu’il sera le défenseur de Barbie, le responsable de la Gestapo de Lyon.

La raison de cet engagement c’est le profond sentiment d’oppression qui habitera toujours ce

colonisé, (vergés est le fils d’une vietnamienne et d’un réunionnais). Les massacres de Sétif survenus en Algérie alors que l’on fête la libération servent de révélateur. Pour Vergés ils incarnent cette violence injuste et aveugle que le colonisateur utilise pour imposer sa domination et conserver le pouvoir. A travers les multiples affaires qu’il choisit de prendre en charge c’est en fait le procès du colonisateur que Jacques Vergés instruit inlassablement.

L’intensité de cette démarche militante explique sans doute le caractère impérial et parfois arrogant du personnage. Tout au long du film Jacques Vergés apparaît comme une personne très sure et maître d’elle-même. Posément et fermement il répond aux questions et affirme ses convictions. L’hostilité, «l’immoralité» de la cause le stimulent et le poussent à adopter la provocation comme moyen de défense, «une stratégie de la rupture» selon ses propres termes. Par rapport au parcours de Vergès le film laisse entier le mystère de sa «disparition» Personne ne sait en effet où Jacques Vergés était de 1970 à 1978.

Le film est aussi une plongée dans l’univers du terrorisme contemporain que Jacques Vergés a fréquenté par l’intermédiaire de ses clients. Un rôle toutefois qui a sans doute dépassé le simple rôle d’avocat.

Pour mener son enquête le réalisateur alterne les documents d’archives et les interviews, de Vergés et d’autres personnes.

Un travail d’investigation passionnant, qui met en lumière les fonctions de l’avocat et les limites que celui-ci  se fixe. En regardant ce film on ressent un malaise certain face à la posture de Jacques Vergés. Au dela de la provocation et de la pose Verges apparaît davantage comme un véritable  militant intellectuellement complice des crimes commis par ses clients que comme leur défenseur.

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